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Méta
Monsieur D
M. D est obnubilé par elle. Il tente désespérément de percer son secret. Il y a une main, il en est sûr, on aperçoit encore le vernis soigneusement appliqué sur trois des ongles, par déduction les autres doivent être peints mais l’angle n’est pas le bon. Alors il tourne d’un quart de cercle sur lui-même; Il voit toujours la même chose, mais sent qu’il est plus près. Orange, il pense désormais que la couleur des ongles est orange, il entend la musique, il sent le vent sur son visage, l’odeur si particulière du jardin ; un court instant M. D a voyagé.
Il n’arrive pas à savoir quel temps il fait. Sa robe n’est pas mouillée mais elle a l’air de frissonner. M. D veut vérifier. Il cambre son dos de 30° et la soulève pour espérer voir un bout de ciel, mais le point de vue reste désespérément le même. Toujours le même, elle ne l’aide pas, elle ne l’aide jamais puisque malgré tous ses efforts, elle persiste à s’atténuer.
Personne ne sait qui elle est, lui sait qu’il la connaît. Pas au sens commun comme les gens l’entendent. Il la comprend, il lit ses humeurs, il se confit juste à elle.
Son énigme… il l’aime, elle l’accompagne et l’obsède.
C’est la déchirure qui coupe une partie du modèle qui lui fait mal pour elle. Elle n’est plus complète et ne le sera jamais plus, comme lui.
Alors il valse avec elle, dans sa main, 1, 2, 3, tente de changer inexorablement le point de vue ancré, 1, 2, 3, afin de découvrir sur ce papier d’argent un autre de ses secrets et 1, 2, 3…
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