L’exposition Press Play, the Art of Digital Games qui était proposée au Permanenten Museum de Bergen, est très orientée sur la production vidéoludique locale, puisque l’exposition propose de découvrir essentiellement le jeu vidéo nordique. Il est intéressant de noter dans ce sous-titre en anglais, l’expression Digital Games, à la place du beaucoup plus usité Videogames. La terminologie du mot ‘vidéo’ associé à ‘game’ connait beaucoup de détracteurs, car certainement trop réductrice ou trop empreinte au cinéma. Par le terme ‘digital’, traduit en français en ‘numérique’, on peut associer le numérique d’un coté et de l’autre la terminologie même du mot ‘digital’ : avec les doigts. Le tout combiné, donne un sens tout à fait logique au jeu vidéo : les jeux numériques sont des jeux sur machine auxquels on joue avec nos doigts.
(Je développerai plus en profondeur cette idée dans ma thèse ou/et dans un autre article)
Certaines des œuvres exposées sont des bluckbusters comme Hitman Blood Money ou Battlefield: Bad Compagny 2.
Pour ce dernier je rappellerai avec plaisir cette petite anecdote, datée de la sortie du jeu, où les chargés de communication de BBC2 ont su se jouer de la campagne de publicité de l’armée de terre française et de leur ‘site-slogan’ associé : devenezvousmeme.com, en placardant un bandeau supplémentaire aux affiches de BBC2 où on pouvait lire devenezplusquevousmême.com.
Le très notable Limbo faisait parti de cette sélection, puisque ce jeu a été développé par le studio danois Playdead Studios. D’autres petites production avaient l’air particulièrement réussies comme Crayon Physics Deluxe du studio finlandais Petri Purho et Walkie Tonky du studio suédois portant le nom intéressant de Pieces Intereactive (je précise que Interactive ne prend pas de ‘s’).
Les seules œuvres vidéoludiques non-nordique étaient évoquée dans des vidéos de présentation de l’histoire du jeu vidéo. De même sont présents dans le catalogue d’exposition des visuels des jeux japonais Okami et Flower connus pour leur esthétique particulière et le jeu français Heavy Rain.
La première salle est composée d’un visuel de chaque jeu nordique présenté, l’originalité de cette exposition est d’avoir réalisé les impressions de ces visuels sur des plaques métalliques, rendant d’une certaine manière l’illusion brillante de l’écran qui nous sépare habituellement de ces visuels.
Dans la salle principale, où sont diffusée deux vidéos de vulgarisation de l’histoire du jeu vidéo, la mise en scène rappelle par ses sculptures, un niveau du jeu bèlge The Path, genre de nouveau chaperon rouge dans une forêt de la terreur. La balade au sein de cette scénographie est agréable car inhabituelle, la construction d’un décors virtuel dans lequel on peut se promener, donne la sensation d’être dans un décor théâtral, la notion de jeu est gardée.
Dans une alcôve, une vidéo nous montre les différentes étapes nécessaires à la construction d’un jeu vidéo. Il est en revanche dommage d’avoir pris pour exemple un jeu vidéo étudiant dont le rendu est plus qu’amateur, ce jeu était aussi le seul jouable dans l’enceinte de l’exposition. A mon sens la qualité déplorable de ce jeu nuit à tout le propos de cette exposition. Il est d’ailleurs intéressant de noté qu’aucune référence à ce jeu n’est faite dans le catalogue d’exposition.
On pouvait voir dans cette salle des photocopies d’artworks punaisés, entre autres ceux du jeu vidéo tchèque Machinarium, point and click exposé de manière jouable lors du festival Gamerz05.
Il aurait été plus intéressant de jouer dans cette salle à tous ces jeux nordiques exposés et pas toujours connus du grand public, ou aux jeux dont les artworks jalonnant ses murs. Cependant un écriteau à l’entrée de l’exposition indiqué qu’on pouvait emprunter, tous les jeux exposés sous forme de cdrom à l’accueil du musée.
Ne possédant pas de lecteur cd sur mon netbook, je ne pus tester les jeux en question.
Press Play est une exposition sympathique que je jugerai cependant trop petite, elle devrait a priori faire l’objet d’une tournée dans les pays scandinaves.